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Arthur Klein : entre voyages autour du monde et partage de connaissances

20 novembre 2019 {PORTRAITS}
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Arthur Klein est en cinquième année au campus d’Epitech Lille. Originaire de la Réunion, il a cherché pendant tout son cursus à rendre l’école meilleure, en devenant dans un premier temps AER, puis APE et en aidant à la création du campus réunionnais. En échange, l’école lui a permis d’assouvir sa soif de voyage. Retour sur un parcours sans frontière.

 

L’intérêt pour l’informatique d’Arthur Klein démarre alors qu’il est tout petit. Son père, médecin, est lui-même passionné par cette technologie qui commence à naître. Or, sur l’île de la Réunion, se procurer du matériel relève quelque peu de l’exploit : « Ma mère avait cependant un magasin d’informatique, j’ai donc très vite commencé à monter et démonter des trucs. Je me suis ensuite intéressé au code quand je suis entré au lycée. » Cependant, il ne s’oriente pas tout de suite vers cette profession : « Je ne pouvais pas faire de grandes études sur l’île, il m’a donc fallu partir. J’ai commencé par deux années de médecine à Bruxelles. Mais ça ne me convenait pas du tout. Il a donc fallu trouver autre chose ».

Epitech : Un cadre sans être restreint

Sous l’impulsion de sa copine, il découvre Epita, dont il est séduit par la pédagogie : « Je ne voulais plus de cours magistraux, qui ne m’aidaient pas du tout à apprendre. Je voulais un cadre, sans pour autant être restreint. Cependant, je sortais de deux années de concours, je n’avais donc aucune envie de devoir en préparer un nouveau. C’est pourquoi je me suis davantage orienté vers Epitech ».

Une première année compliquée

Fraîchement débarqué à Lille, le Réunionnais vit une première année particulièrement difficile : « Nous étions une année de transition, ce qui fait qu’en plus de la difficulté des projets, nous devions gérer beaucoup d’incertitudes. Je garde un souvenir assez mauvais de cette première année, mais cependant, je suis resté ». Malgré les difficultés, il retient l’autonomie qu’il a pu acquérir en première année : « J’ai appris que, si je voulais comprendre quelque chose, j’étais largement capable de le faire par moi-même et que je n’avais pas systématiquement besoin des autres. J’ai aussi gagné un gros niveau technique très vite ».

Le voyage comme motivation

C’est que, plus que la pédagogie, Epitech lui offre la possibilité de voyager, le rêve, pour cette insulaire : « J’ai vécu à la Réunion toute ma vie, et je sais donc que, si l’île appartient à la France, elle en est très différente. C’est pourquoi je voulais voyager, pour voir comment cela se passe ailleurs. » C’est pourquoi il décide de faire son premier stage dans une société de BTP filiale de Lafarge. Mais là encore, son voyage ne s’est pas passé comme prévu : « J’ai eu beaucoup de galères pendant ma première année, et mon stage n’a pas fait exception.

Trois semaines après que je suis arrivé sur mon terrain de stage, mon tuteur a dû partir. Je suis donc passé de simple développeur à chef de projet très rapidement ! 

Sans aucune compétence. » S’ajoute à cela la difficulté de la langue, puisque les développeurs thaïlandais qu’il supervise parle peu l’Anglais. Mais malgré cela, ils arrivent à informatiser toute la société, qui évoluait jusque-là uniquement sur papier, ainsi qu’à lui créer un site web : « Ils n’étaient pas du tout prêts à faire un site, il a donc tout fallu faire rapidement : trouver des designers, faire des photos, les publicités… Mais en réalité, cela s’est très bien passé, j’ai beaucoup appris. De plus, c’était pendant la période où le roi est décédé, cela a donc été intéressant techniquement, mais aussi culturellement ! »

Des débuts en pédagogie

De retour en France, il décide de devenir AER, ou Assistant Epitech Régional et suit donc la formation pendant sa deuxième année : « L’équipe pédagogique a un peu fait un pari en m’acceptant, parce qu’à ce moment-là, mon comportement n’était pas des plus calmes. Mais cela s’est finalement extrêmement bien passé. ».

 

 

Un stage des plus passionnant

Ce stage se révèle l’expérience la plus intéressante du jeune homme : « C’est un des stages les plus enrichissants que j’ai pu faire, que ce soit techniquement, puisque l’on revoit plein de choses que l’on a appris en première année, mais surtout humain, car il faut s’adapter à des gens qui comprennent pas forcément aussi vite que nous, mais aussi qui n’ont pas la même manière de penser. Il faut sans arrêt se demander pourquoi ça marche comme ça, pourquoi ils ne comprennent pas, afin de mieux pouvoir les guider par la suite. »

Aider sa région de naissance

À tel point qu’il choisit de continuer la formation en troisième année, puis de devenir APE, ou Assistant Pédagogique Epitech : « J’ai appris en troisième année qu’il se créait un campus à la Réunion. Or, l’équipe sur place ne comprenait aucune personne avec de l’expérience. Donc y devenir APE me permettait de rentrer chez moi, ce qui ne m’était pas arrivé depuis bien deux ou trois ans, tout en me permettait d’aider sur place. »

Le jeune homme avait en effet dû quitter son île pour pouvoir suivre des études, or tout ceux sur place n’ont pas la possibilité de suivre le même chemin que lui. Leur offrir la possibilité de suivre des études sur place était donc naturelle pour Arthur Klein et il voulait donc faire partie de l’aventure.

D’AER vers APE

Le rôle de l’APE est différent de celui de l’AER : « L’APE est plus proche d’un chef de projet, puisqu’il doit gérer les AER. Il aide aussi les étudiants lors des projets plus techniques, comme c’est le cas à partir de la deuxième année. Et il a tout une partie administrative qui n’est pas présente chez l’AER. De plus, dans mon cas à la Réunion, je devais gérer l’ouverture de nouveaux cursus, la MSC et pré-MSC, qui sont de niveau master », résume Arthur Klein.

 

La découverte du Québec

En quatrième année, sa soif de voyage resurgit à nouveau, et Arthur s’envole pour l’université de Laval, au Canada, pour y suivre une année universitaire. Un choix mûrement réfléchi : « Je voulais découvrir quelque chose de nouveau, après la France, la Réunion et la Thaïlande. Cependant, mon niveau d’anglais n’était pas extraordinaire, et je ne voulais pas suivre une année complète en anglais, et l’université de Laval était d’un excellent niveau. Je suis donc parti là-bas et ne le regrette absolument pas. »

Cette année lui permet également de valider un double-diplôme, et d’y approfondir tout ce qu’il a pu apprendre au cours de ses trois premières années à Epitech : « C’est l’année où j’ai le plus appris techniquement ! La pédagogie était assez proche de celle d’Epitech, les professeurs étaient des professionnels, ils nous apportaient donc directement toute leur connaissance du monde du travail. Et j’y ai aussi suivi des cours de droit, de marketing et pas seulement des cours d’informatique ».

Faire d’Epitech une école encore meilleure

Aujourd’hui, Arthur est de retour sur le campus de Lille pour suivre sa cinquième et dernière année, tout en continuant à suivre la formation d’APE : « Entre ma quatrième et ma cinquième année, j’ai fait un peu d’activité free-lance et j’aurais pu continuer dans l’entreprise qui m’employait en stage. Cependant, j’avais envie d’essayer d’être APE à Lille, pour voir la différence avec la Réunion. Et je suis très content d’avoir fait ce choix. J’ai retrouvé des étudiants que j’avais formés en tant qu’AER il y a deux ans, et de voir comment ils ont évolué. Je m’occupe aussi des cursus MSc et pré-MSc et c’est très intéressant, puisque j’aide les étudiants sur de nouveaux projets et sur des nouvelles technologies, qui sont plus dans l’air du temps. C’est donc très enrichissant. »

Un futur professionnel tracé

Cependant, l’envie de découvrir l’ailleurs n’est jamais bien loin, avec Arthur : « Par la suite, j’envisage de partir à Singapour, pour y être développeur dans un premier temps. Cependant, ce n’est pas cette profession qui m’attire le plus, car elle manque de responsabilité. Dans l’idéal, j’aimerais créer ma propre société, ou devenir indépendant afin de faire du consulting. Mais tout d’abord, il me faut de l’expérience et comprendre le marché de l’emploi de la ville où je choisis de m’installer. »

Simplyfee : transformer son EIP

Mais avant de s’envoler pour des régions lointaines, Arthur a quelques projets en cours en France, comme celle de mener à terme son EIP, appelé Simplyfee : « Notre idée est de proposer une application aux grosses banques afin que les clients puissent facilement se connecter et donc leur éviter de payer de frais à l’international. »

 

 

Cette initiative est partie d’une réflexion en troisième année, alors qu’il se préparait à partir à l’international : « Je me suis demandé s’il n’y avait pas un moyen pour réduire les frais bancaires aux étudiants. On a alors regardé ce qu’il y avait de proposer sur le marché et on a vu qu’il n’y avait que des débuts de sociétés, on a donc choisi de s’engouffrer là dedans et de trouver une marge de manoeuvre. Jusqu’à présent, nous voulions fonctionner comme les autres concurrents, mais finalement nos coaches nous ont conseillé de créer une marque blanche, conseil que nous avons choisi de suivre. Nous avons prochainement rendez-vous avec des banques pour vérifier la viabilité de notre proposition, voir s’ils seraient prêt à travailler avec nous et donc de mener à terme notre EIP. »

Epitech : une façon de penser et une méthodologie technique

Malgré une arrivée en première année quelque peu mouvementée, Arthur est aujourd’hui fier de son choix, et estime que l’école lui a beaucoup apporté : « Tout d’abord, Epitech m’a apporté beaucoup d’autonomie, et une certaine résilience face à l’échec. Parfois ça ne marche pas et on est obligé de faire avec, de trouver une autre solution. Ils m’ont apporté une façon de penser ainsi qu’une très grosse méthodologie technique.

« Je conseille Epitech aux étudiants qui n’aiment pas les cours magistraux, puisqu’Epitech propose une très bonne pédagogie, mais il n’empêche que, comme toutes les écoles, elle n’est pas faite pour tout le monde. Certains ont besoin d’être en sécurité, d’avoir des projets qu’ils vont réussir. Mais Epitech n’apporte pas cette sécurité, on va forcément échouer sur des projets parfois. C’est pourquoi certains étudiants lâchent l’affaire, malheureusement, car ils ont besoin de réussir tout ce qu’ils font. »




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