News
Rencontre avec Luc Soler, CEO de Visible Patient
Dans le cadre de la Moonshot, les deux semaines dédiées à l’idéation et à la création pour les étudiants de 3ème année d’Epitech, le professeur Luc Soler est venu dans les locaux d’Epitech Strasbourg, mercredi 11 septembre, afin de présenter les innovations e-santé créées par sa société, Visible Patient.
Développée en 2013, Visible Patient est une startup strasbourgeoise dédiée à l’amélioration de la précision et de la sécurité des procédures opératoires grâce à la réalité virtuelle. Elle est née d’un projet construit à l’IRCAD en 1999 (l’IRCAD – l’Institut de formation et de recherche contre les cancers de l’appareil digestif qui est mondialement connu) à Strasbourg.
Celle-ci voit sa croissance atteindre des sommets depuis sa dernière levée de fonds de 11,3 millions d’euros en début d’année 2019 et sa participation au CES de Las Vegas en 2019, pour ne citer que ces deux événements. Ce fut donc un réel honneur et plaisir d’accueillir le créateur et actuel CEO, le professeur Luc Soler, dans les locaux d’Epitech Strasbourg. Les étudiants ont ainsi pu avoir un aperçu concret du service proposé par Visible Patient, ainsi qu’une application directe de leur savoir-faire au service de l’innovation médicale.
Rencontre avec un alsacien passionné de l’innovation médicale
Luc Soler explique : « Epitech est une école que j’apprécie tout particulièrement, car elle forme les étudiants de façon concrète. On a besoin de développeurs qui savent réellement programmer. C’est ce qu’on trouve ici. »
Visible Patient travaille avec Epitech depuis un certain nombre d’années et Luc Soler annonce qu’il cherche des stagiaires motivés pour intégrer son entreprise.
Epitech a profité de sa présence pour lui poser des questions :
La France est souvent critiquée de l’intérieur comme de l’extérieur par son manque d’initiatives, d’investissement et de prises de risques sur le terrain de l’innovation. Qu’en pensez-vous ?
Luc Soler : « Selon moi, la France est vraiment leader sur le terrain de l’innovation. Les plus grands scientifiques en Intelligence Artificielle viennent de France, principalement car nous avons les meilleures écoles en ingénierie. En effet, nous avons une formation qui est différente de celle dispensée aux États-Unis. On ne va pas uniquement s’attacher à l’aspect technique. En amont de la technique, avec le Bac, et également avec les formations, on a d’autres connaissances qui sont promulguées, comme en histoire, en sciences, en art…
Il y a une culture générale qui est plus importante que dans d’autres pays, notamment qu’aux États-Unis. Cette culture générale permet des ouvertures d’esprit qu’on n’a pas ailleurs. C’est ça notre force.
Je ne trouve pas qu’on soit dépassé. On n’est pas « has been ». Ce n’est pas parce que les grandes sociétés du numérique sont américaines qu’on ne peut pas faire de grandes choses en France. On peut faire sans eux, ou avec, mais nous sommes capables de faire des choses ici en France et c’est le plus important. De façon indépendante, en créant des startups, ou en travaillant depuis la France en partenariat avec des grands groupes français et étrangers. »
Que dire du rôle de l’Alsace dans l’innovation médicale ?
« L’Alsace est une terre d’innovation forte, notamment dans le domaine médical. Nous avons à Strasbourg un énorme boum dans ce domaine depuis plusieurs années. Il y a bientôt le salon Bizz&Buzz qui parle justement du numérique. On a aussi le plus grand Hacking Health Camp au monde.
En plus de cette dynamique très forte, on a un soutien des autorités locales aussi très fort, ce qui permet d’avoir des financements pour créer des boîtes, pour les développer, qu’on n’a pas forcément aussi facilement ailleurs. »
En quoi les étudiants d’Epitech vous semblent utiles pour votre startup ?
« Dans le monde médical il y a de fortes connaissances sur la science du vivant, mais au niveau informatique c’est souvent désertique. Il y en a qui aiment bidouiller, mais ça reste de la bidouille. En plus, c’est difficile d’avoir des certifications pour des dispositifs médicaux qui ont été bidouillés. Tout est très régulé et contrôlé. Mais pourtant aujourd’hui, le numérique dans le médical, on ne peut pas s’en passer, donc les étudiants d’Epitech peuvent pallier ce manque-là ».
Et concrètement, que peuvent-ils produire ?
« Chaque jour, on produit dans le monde médical de plus en plus de données. Exploitées intelligemment et grâce à l’informatique, ces données nous permettent de voir des choses qu’on ne peut pas voir avec nos propres yeux et notre cerveau. Je pense que dans le secteur du médical, ce sont les capteurs développés de manière informatique qui peuvent aider la recherche.
Ces capteurs numériques peuvent recevoir et donner des informations beaucoup plus efficacement que notre cerveau et permettre à l’humain de prendre de meilleures décisions. C’est dans cette optique-là qu’il nous faut des experts de la programmation. »
De quel type de profils avez-vous besoin ?
« Des informaticiens qui savent programmer, c’est essentiel pour la base, mais il faut aussi des informaticiens qui savent faire des maths, des calculs, de la géométrie, notamment pour faire de la 3D, de l’IA, et de l’analyse de données.
Dans notre équipe on a besoin de plusieurs profils, notamment des purs développeurs, qui sont des ingénieurs, qui ont besoin de savoir comment se structure un programme, mais également des personnes qui savent comment on développe un projet, avec les règles de développement, qui sont obligatoires dans la partie de certification. Tout ça c’est ce qu’on apprend dans une école comme Epitech ».
À la suite de la conférence et des échanges passionnés avec les étudiants, Epitech va continuer cette collaboration. Le professeur Luc Soler reviendra donc prochainement échanger avec nos étudiants. Il animera des conférences, notamment dans le cadre de la deuxième étape du Cycle de l’Innovation « Forward », sur la dynamique entrepreneuriale.
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.